Portraits d’habitants Menu Jean BaltenweckCatherine DaucourtCaroline NicolleJean-Marie HatonJean-Jacques DaillotChristiane LallemandChristine GalmicheSimone Reiniche et Anaïs HumbrechtAgnès CoulinThomas WeulersseJoëlle CurienMonique et Thierry DronetPhilippe ClercJean-Pierre FrickHélène BaeumlinBenjamin MathieuJoseph PeterMaurice HenryNicolas GavoilleBrasserie la Val HeureuseOlivier ToussaintPour ses 20 ans, le Parc naturel régional des Ballons des Vosges met à l’honneur ses habitants. Alsaciens, lorrains et franc-comtois nous parlent de leurs modes de vie harmonieux, responsables. Agriculteur, accompagnateur en montagne, architecte, viticulteur, tous témoignent par l’image et la parole.Des témoignages recueillis par la photographe Mélody Seiwert, dans une démarche artistique et documentaire.Jean Baltenweck Viticulteur à Ribeauvillé« Nous sommes passés à la culture biologique et la cave de Ribeauvillé a accepté en 2001 de vinifier notre vin à part. Au début, quand je pulvérisais du purin d’orties sur les vignes, ça faisait rire. Maintenant une dizaine de viticulteurs de la cave en utilisent. Nous faisons nos produits nous-mêmes en dehors du soufre et du cuivre qui sont autorisés. Nos observations nous permettent de ne pas utiliser d’insecticide. Je ne commercialise pas mon vin et le temps gagné, je peux le passer au service de la sensibilisation à l’environnement. J’ai aussi des vergers. En 1997 j’ai créé une association de « Croqueurs de pommes », les Apfelbisser. 6500 arbres fruitiers ont été inventoriés à Ribeauvillé : soit un tiers de ce qui existait il y a 40 ans. L’indifférence face à ce constat nous a poussé à nous investir avec ma femme Yannick dans la préservation des variétés anciennes de fruits régionaux mais aussi sur la faune, la flore et les murets de pierres sèches.» croqueurs-de-pommes.asso.fr / vins-ribeauville.comCatherine DaucourtPrésidente de « Sentiers Fruitiers » à Giromagny« Mon aventure avec l’association Sentiers fruitiers a commencé il y a deux ans. Elle est le fruit de la passion et d’un constat : celui de voir les jardins devenir des « déserts verts ». L’association a pour objectif de faire connaître, d’étudier et de préserver les arbres fruitiers en leur redonnant une place dans les jardins privés. Et plus largement, d’y introduire de la biodiversité. Notre enseignement permet aussi de donner des clefs pour créer un jardin au naturel. Comment associer les plantes ? Comment choisir celles qui font fuir tel ou tel insecte ? Comment choisir les végétaux ornementaux utiles aux vergers pour la pollinisation ? Nos projets : mettre en place un label » la belle vie au jardin », développer avec et dans la maison de retraite de Giromagny « le jardin d’Alzheimer » et créer une station de séchoir et de pressage des fruits au profit des habitants. » sentiersfruitiers.frCaroline NicolleAgricultrice et créatrice d’une AMAP à Sentheim« Les AMAP*, c’est la vente des paniers sur place à la maison. Tous les mardis soirs, je vends mes paniers de légumes. Et les vendredis, je livre au magasin Saveurs et couleurs de la montagne de Wesserling où je fais les permanences les samedis et le dimanches. Pascal, mon mari, m’aide beaucoup. Seule, c’est impossible. Nous sommes en conversion à l’agriculture biologique On fait tous les légumes : des petits radis aux tomates, courges, pommes de terres. Comme nos terrains sont très riches, nos légumes sont plus sucrés, ils ont de la matière. Ce qui permet aux consommateurs de redécouvrir le goût des aliments. Le « bouche à oreille » nous suffit. Les adhérents viennent pour les gros travaux. Quand j’entends : « surtout continuez, on a besoin de vos légumes », ça me réconforte beaucoup, car je galère parfois tellement. Mais j’ai besoin de ce contact avec la terre. Dans toutes les civilisations anciennes, il n’y avait pas un Dieu le père, mais la Terre mère : la mère nourricière. Il est important de respecter ce qui nous fait vivre. Nous sommes contents d’avoir créé ce petit îlot qu’on essaie de garder sain. » *Association pour le maintien d’une agriculture paysanneJean-Marie Haton Accompagnateur en montagne au Refuge du Sotré« Le refuge était à l’origine une ferme de montagne. Aujourd’hui, nous avons une trentaine de places pour dormir et une cinquantaine pour les repas. La gestion du refuge est associative. Notre objectif, c’est la découverte du milieu naturel et humain du massif des Vosges à travers l’organisation d’activités et de stages de pleine nature pour tous, avec une accessibilité pour les personnes handicapées. Les milieux enneigés sont difficiles pour une personne handicapée. Il faut au moins trois personnes autour des « outils » spécifiques. En été, nous utilisons des fauteuils tout-terrain pour se balader ou faire de la descente. En hiver, nous attelons des chiens de traîneaux aux fauteuils skis. Nous avons de plus en plus de mal à développer ces activités car, pour la société, ce n’est pas rentable. Mais nous ne devons pas les oublier, car eux, c’est nous. La mixité est très importante. C’est ici que j’ai envie d’évoluer avec ma famille, les personnes qui travaillent avec moi et tous ceux que nous accueillons. Les tourbières, les lacs, le paysage est magnifique ! Il suffit d’ouvrir la porte. » gobelune.fr – massifdesvosges.lesaem.orgJean-Jacques DaillotPrésident de la Communauté de communes du Val de Galilée« Je suis arrivé ici en 1975 pour me rapprocher d’une vie plus naturelle et plus favorable à la vie familiale. On avait cette maison de famille là-bas à Ban-de-Laveline. J’ai lâché mon premier métier, formateur d’adultes pour faire de la menuiserie. Avec des amis enseignants, on a commencé à imaginer des produits spécialisés pour les classes maternelles. Aujourd’hui, l’entreprise compte 35 personnes. Le développement durable pour nous, c’était une évidence. Le profit n’a jamais été notre moteur. Au fil du temps, nous avons inventé des systèmes relationnels impliquant la coresponsabilité, une échelle de rémunération réduite ou encore une autorité fondée plus sur la compétence que sur la hiérarchie. Depuis douze ans, je suis élu de la Communauté de communes du Val de Galilée. J’en suis le président. On équilibre nos actions entre le développement économique, la préservation et le respect de l’environnement, et l’action sociale tout en sensibilisant les habitants à la connaissance de leur territoire. Nous avons créé un petit pôle d’entreprises en pointe sur le développement durable. Nous voulons aussi développer un tourisme identitaire. Un réseau de sentiers d’une quinzaine de kilomètres dont un sentier d’interprétation, le sentier Galiléo, nous a permis de faire appel à la connaissance des habitants. Notre action touristique, c’est d’abord : connais-toi toi-même pour avoir des choses à partager avec les autres.» val-de-galilee.fr – daillot.comChristiane LallemandActrice amateur au Théâtre du Peuple à Bussang« Je suis entrée à l’école maternelle de Bussang en 1974 comme institutrice. Dès mon arrivée, j’ai adoré l’école, Bussang et le Théâtre du Peuple. Mais je n’y suis entrée qu’en 1996 après le centenaire. J’étais alors présidente de la société des fêtes et nous avons fait une grande fête qui a duré tout l’été. C’est avec le centenaire que la population bussenette a retrouvé le chemin du théâtre du Peuple, y compris des planches. Le premier atelier de formation a été créé, renouvelant l’esprit de son créateur, Maurice Pottecher, pour qui j’ai une vénération. Je me suis alors totalement engagée dans le Théâtre du Peuple pour ne plus le quitter. Jeune, j’hésitais entre deux passions : l’enseignement et le théâtre. Venant d’une famille modeste, je suis entrée à l’école normale. J’ai donc mêlé les deux. Aujourd’hui à la retraite, j’anime toujours un atelier de théâtre. J’essaie de transmettre la joie de s’exprimer sur les planches, de pouvoir transmettre des émotions, par la voix et par le corps. Pour s’exprimer au théâtre, la technique ne suffit pas. Le respect de soi et des autres est indispensable. Il se dégage dans ce lieu une telle énergie. Chaque année, j’attends d’ailleurs avec impatience le moment de retrouver la scène et le public.» theatredupeuple.comChristine GalmicheAgricultrice à Saint-Bresson« Nous avons une ferme de 50 ha de cultures biologiques. Je m’occupe de la transformation du lait, essentiellement de chèvre, et de l’accueil. Découvrir que notre fille Léa était intolérante au lait de vache nous a tout fait remettre en question, en l’espace de deux ans. C’est une vraie révolution quand on a passé dix ans dans un lycée agricole. J’ai suivi des formations pour apprendre à soigner nos bêtes par l’homéopathie, l’ostéopathie, l’aromathérapie. On cherche, on observe. Et le métier prend une autre dimension. On reprend les choses en main. C’est passionnant. C’est une question de conscience. J’organise aussi des goûters. Quand les enfants vous disent « je n’ai jamais mangé un yaourt comme ça. Pourquoi le tien à ce goût-là ? », c’est à ce moment précis que la discussion devient intéressante. La chambre d’agriculture m’a sollicité pour ces goûters au bon moment. Mon fils venait de reprendre ma place dans les champs. Ma fille Léa fait des goûters avec moi. C’est important que chacun dans la famille trouve sa place, se sente utile et responsable. La transmission intergénérationnelle est fondamentale. C’est important de savoir que nous pouvons compter les uns sur les autres. » Les Prés Benons 70280 Saint Bresson / 03 84 94 69 01 Simone Reiniche et Anaïs HumbrechtAnimatrices à la forge-musée d’EtueffontSimone : « Je suis tombée amoureuse de cette région, dont mon mari était originaire, et de ce lieu. Aujourd’hui, je suis employée et bénévole. C’est un endroit extraordinaire, magique, « habité ». Je comprends la volonté du propriétaire de le garder intact. Avant, le forgeron était un métier de première importance, à la fois, maréchal-ferrant et paysan. La forge-musée évoque aussi les conditions de vie et de travail de quatre générations de forgerons dans le pays sous-vosgien de 1843 à 1977. L’association est très dynamique. Grâce aux vingt bénévoles, nous proposons des animations et il y a toujours du feu dans la forge. »Anaïs : « Un des objectifs de l’association est aussi, par l’organisation de stages, de transmettre ces techniques ancestrales qui se perdent. Il n’y a plus beaucoup d’écoles où apprendre ce métier. Cette maison nous permet de montrer aux enfants la vie d’autrefois et ses vieux métiers : la repasseuse, le sabotier, le paysan, sans compter la forge, le travail du fer, le ferrage des animaux. Je suis ici depuis trois ans. Simone m’a tout appris dans le musée. » forgemusee.etueffont.free.frAgnès CoulinDistillateur et membre de la Route des Chalots à Fougerolles«Notre petite distillerie artisanale et familiale aura bientôt 150 ans. Nous distillons des fruits et des baies sauvages : guigne de Fougerolles, mirabelle de Lorraine, prune, alise, houx. Nous allons chercher les fruits là où le terroir est bon. Agriculteur et distillateur sont complémentaires. Nous distillons en une seule chauffe, comme le veut la tradition fougerollaise. Cette eau de vie est ensuite conservée dans des bonbonnes de verre placées au grenier, afin de vieillir. Les jus, pulpes et noyaux , après distillation, repartent dans la nature comme engrais. Nous avons été parmi les premiers à gérer nos rejets avec un plan d’épandage et un suivi agronomique. La preuve que nous pouvons tous faire un geste. Mon aventure avec la Route des Chalots est importante. Sur Fougerolles et ses alentours, 300 Chalots ont été répertoriés. Ces greniers à grains font partie de notre patrimoine. L’objectif de l’association était au départ de les sauvegarder. C’est ensuite que le projet de Route touristique a vu le jour. Je me suis passionnée pour la Route, car ses valeurs me correspondent : pouvoir échanger, communiquer, s’entraider. Avec notre petite entreprise artisanale, il faut se battre. Le principe de la Route, c’est d’être ambassadeur les uns des autres, c’est d’être ensemble. » distillerie-coulin.fr – vosgesmeridionales.com (Route des Chalots)Thomas Weulersse Architecte à Turckheim« Notre atelier est jeune. Après avoir travaillé sur des projets privés, nous nous sommes orientés avec le projet institut médicatif des « Allagouttes » vers des bâtiments institutionnels. Tous nos projets s’inscrivent dans une logique de développement durable. Ce qui signifie : observer et respecter le site, économiser la matière (et donc les coûts), utiliser des matériaux écologiques et locaux, optimiser l’espace, minimiser l’emprise au sol et optimiser les apports solaires. Bref, un véritable casse-tête. Nous avons également fait le choix de travailler avec des entreprises locales. L’intervention humaine, avec son savoir-faire, c’est ce qui fait la qualité des projets. Le problème, c’est qu’on nous demande de la réduire au maximum. Aujourd’hui, la volonté de changement est là. Et c’est un vrai challenge. Nous venons de gagner la maison médicale de Fréland qui sera construite entièrement avec des matériaux écologiques. Elle sera un bâtiment à faible consommation énergétique en lien avec la course du soleil. » atelier.weulersse.free.frJoëlle CurienProductrice de munster fermier à La Bresse« J’ai passé ici toute mon enfance. Mes grands-parents ont entretenu la montagne. Mes parents ont développé la ferme en créant la fromagerie. Je l’ai reprise avec mon frère à mes trente ans. Je voulais garder toute cette richesse et travailler tout en élevant mes enfants. Ça s’est fait du jour au lendemain. À la Bresse, nous ne sommes plus que deux agriculteurs à transformer le lait en munster. L’agriculture en montagne, c’est dur. Le rythme est intense. Il faut être toujours présent, ne jamais être malade. La traite, c’est deux fois par jour, sans jour férié. Pendant sept ans, je n’ai pas pris de vacances. Mon mari a fait beaucoup de concessions en acceptant de me laisser vivre cette vie. Ici, nous faisons tout : de l’élevage à l’affinage de notre munster au lait cru. On en produit plus de 300 par semaine. Je pense souvent à mes grands-parents. Je crois qu’ils seraient fiers de nous. » munsterfermier.com – Ferme du Sachy / 03 29 25 42 24Monique et Thierry DronetPropriétaires du jardin de BerchigrangeThierry / « Je suis arrivé il y a trente ans. Je préparais le terrain sans savoir pourquoi et pour qui. C’était une plantation d’épicéas. J’ai installé toutes les plantes sauvages que je trouvais dans la nature. Le stock épuisé, j’ai visité les pépinières où j’ai rencontré une pépiniériste qui est devenue ma femme, ma complice. »Monique / « Le jardin, c’est le creuset de toutes les formes d’expressions artistiques : peinture, sculpture, musique, poésie, théâtre, mise en scène. Il faut lui donner un rythme avec des moments forts et de repos, avec des ouvertures et différentes scènes. C’est une symphonie. Notre jardin, ce n’est pas une occupation, c’est notre lieu de vie, notre raison de vivre qu’on offre en partage. On ne se serait pas lancés dans cette aventure de deux hectares et demis pour nous seuls. Ce lieu donne souvent à nos visiteurs l’envie de jardiner. C’est un peu un outil de propagande, car ce jardin « très naturel » est la preuve concrète que les produits chimiques ne sont en rien indispensables. » berchigranges.comPhilippe ClercPropriétaire d’une forêt à Rougegoutte« Dans le cadre de Natura 2000, avec l’aide du Centre Régional de la Propriété Forestière du Territoire de Belfort, j’ai fait classer une parcelle de deux hectares en îlot de vieillissement. En contrepartie d’une aide de l’État et de l’Europe, je m’engage à ne pas intervenir sur ce site pendant trente ans ; ce qui en fait une réserve intégrale. L’objectif est de tendre vers une forêt primaire, seule capable d’accueillir une biodiversité riche en espèces faunistiques (des mammifères, des oiseaux cavernicoles, des insectes) et en espèces végétales (fougères, champignons, mousses et lichens). J’ai effectué une 2ème opération dite « d’arbres isolés » accompagnée d’une zone humide toujours dans la même démarche. Avec leurs cavités, leurs branches mortes, leurs fissures, leurs cimes imposantes, ces vieux arbres apportent refuge et nourriture à tous les êtres vivants de la forêt. L’humanité est aujourd’hui confrontée à une crise écologique majeure sans précédent, due à l’activité humaine. Ma démarche personnelle a été faite dans ce sens. Chacun peut faire un geste, ne serait-ce qu’en installant des abris pour les oiseaux ou encore en plantant des arbustes à baies ou en laissant dans son jardin quelques orties. » pnrbv.n2000.fr – crpf.frJean-Pierre FrickViticulteur en biodynamie à Pfaffenheim« En 1970 mon père a commencé la culture bio. Je me suis mis à la culture bio-dynamique dix ans plus tard. Dans les deux cas, on renonce aux engrais (il faut deux tonnes de pétrole pour produire une tonne d’engrais azoté) et aux herbicides qui perturbent la vie microbienne. On préfère la stimuler. Pour protéger la vigne, pas de chimie de synthèse, mais du soufre, un peu de bouillie bordelaise et des tisanes de plantes. La différence réside dans les préparats (à base d’éléments végétaux, animaux et minéraux) qui condensent les informations données aux plantes et au sol. L’autre différence, c’est le calendrier qui nous permet de connaître la position des planètes. Il donne les jours favorables qui permettent d’avoir une impulsion sur les plantes-fruits (le cas de la vigne), les plantes-feuilles ou les plantes-racines. La biodynamie permet de comprendre que tout est lié. En ce sens, elle élargit l’horizon. En 2006, les vins d’Alsace ont eu en moyenne huit à dix additifs. Les miens n’ont reçu qu’un peu de soufre et certaines cuvées ont été vinifiées sans soufre. Remettre en cause certains fonctionnements, c’est important. Il faut apprendre à être libre et même un peu rebelle. » pierrefrick.comHélène BaeumlinChef de projet aux jardins en terrasses à Plombières-les-Bains« Mon aventure avec les jardins en terrasses a commencé il y a deux ans. Je travaille, entre autre, comme animatrice, au développement des ateliers d’écologie pratique pour les adultes et les enfants. Nos objectifs consistent déjà à réinsérer les personnes en difficulté vers un emploi durable ou une formation. Mais les jardins ont également la vocation d’être un lieu vivant dans une ville thermale et touristique. Ils offrent un lieu de promenade et de formation au jardinage pour le grand public. Et quels que soient les publics, nous veillons à leur garder la même considération et à les encourager à développer leurs aménagements. Nos formations laissent une grande place à la créativité artistique. Le contact avec la terre, le travail en équipe et la rencontre avec le public, c’est important pour ceux qui sont en grande difficulté. C’est une grande richesse pour nous tous. J’ai l’impression de grandir tous les jours, un peu comme une plante. » jardins.plombieres@wanadoo.fr Benjamin MathieuScierie Mathieu à Xonrupt-Longemer« Mon grand-père a créé cette scierie après-guerre. Mon père lui a succédé. J’ai toujours su que je reprendrais l’entreprise. J’en suis très fier. Ma sœur, deux oncles et mon père travaillent toujours à mes côtés. Avec nos 25 salariés, notre entreprise familiale reste à taille humaine. Notre personnel est intéressé aux résultats par des primes et une grande transparence sur les chiffres. Notre situation nous permet d’accéder facilement à des bois de haute qualité : des sapins et épicéas à pousse lente de 120 à 180 ans qui donnent un bois particulièrement résistant. Notre certification garantit que les bois proviennent de forêts gérées durablement. Nous coupons moins de bois que la pousse annuelle et nous ne brûlons aucun déchet. Deux groupements nous ont permis de nous développer : « SELECTION VOSGES » pour la qualité et « FIBRE LORRAINE » pour la commercialisation. J’aime transmettre ma passion du bois. Notre scierie est ouverte. Chaque année, entre les scolaires et les visiteurs, nous accueillons 3000 personnes. Le bois est un produit écologique par excellence. Il est le matériau de l’avenir. » info@scierie-mathieu.fr / 03 29 63 07 18Joseph PeterInspecteur des sentiers du Club Vosgien de la vallée de Saint-Amarin« Les sentiers, ce sont des liens entre les hommes qui permettent de randonner des vallées à la crête et sur nos belles montagnes vosgiennes. Le Club Vosgien s’attache à ce qu’ils soient ouverts, entretenus, balisés. Mais il a aussi une mission de découverte et de préservation des milieux. Je fais partie de ceux qui se demandent « Dans quelles Vosges randonnerons-nous demain ? » Car le Massif Vosgien est un tout petit massif avec une densité de population importante qui trouve ici un lieu de découverte et de ressourcement. Je suis pour un développement maîtrisé, notamment pour les Hautes-Vosges. Il faut en prendre soin. J’ai décidé d’agir à mon niveau. Dans la vallée de la Thur, nous avons 306 km d’itinéraires pédestres. Pour l’entretien, nous nous retrouvons quatre dimanches par an. Et tous les mardis après-midi d’avril à octobre, un groupe de retraités poursuit l’entretien dans un esprit de camaraderie, de convivialité. Pour le balisage des 300 itinéraires de la vallée, quinze correspondants m’informent des travaux à faire. C’est une action de base, collective et altruiste, mais indispensable pour convaincre les décideurs du territoire et faire aimer notre territoire. » club-vosgien.comMaurice HenryDébardeur à Gunsbach« Quand mon père a créé l’activité, le débardage se faisait avec des chevaux. Le métier s’est ensuite mécanisé. En 2000, j’ai opté pour un autre système d’exploitation qui permet le débardage des grumes par câbles. Cette technologie utilisée depuis l’après-guerre en Autriche est très récente ici. Je suis le seul à l’utiliser. C’était un vrai investissement car on ne m’a accordé aucune subvention. Aujourd’hui, j’ai un an de commande et je travaille dans un rayon de 150 km. C’est un système d’exploitation très propre. Les arbres sont soulevés par un câble tendu dans la forêt. Il n’y a quasiment aucun dégât. Ce qui nous permet d’intervenir dans des sites Natura 2000, sur des petites tourbières fragiles. Je vais plus loin en transformant les branches en plaquettes industrielles pour les chaudières au bois et en utilisant pour tous les moteurs de l’huile biodégradable. Je suis dans la forêt depuis l’âge de 14 ans. C’est un travail pénible. Mais je n’en changerais pour rien au monde. Il faut aimer la nature, le grand air, le soleil et la pluie aussi. » 03 89 77 57 75Nicolas GavoilleGuide de pêche à Melisey« Gamin, j’allais à la pêche tous les soirs. À 20 ans, je suis parti m’installer en Lozère où je suis devenu géomaticien. À la naissance de mon fils, j’ai ressenti le besoin de revenir au bord des étangs, à la ferme familiale. Une formation m’a permis de devenir moniteur, guide de pêche. Le territoire permet de présenter plusieurs techniques : des étangs, pour les carpes, brochets ou encore black-bass et un très beau réseau de rivières qui abritent ombres et truites pour une pêche à la mouche ou aux appâts naturels. Avec une règle : ne pas tuer le poisson. Ce qui permet, entre autre, de préserver les populations piscicoles sauvages. Je propose de pêcher en carpodrome, à la mouche, aux leurres et ma spécialité : en « float tube ». C’est un mini-zodiaque qui se déplace en marche-arrière grâce aux palmes des pêcheurs. C’est très maniable, ludique et discret. Le charme du plateau des Milles Étangs, c’est son isolement, son côté sauvage. Le tourisme ici, je l’imagine vert, basé sur la pêche, la randonnée et la découverte de la nature. Le plateau a une bonne carte à jouer mais la fréquentation touristique ne doit pas se faire au détriment de nos sites remarquables et fragiles. » mesvacancesdepeche.fr – ferme-des-guidons.fr – 06 47 31 51 94 / gavoille.nicolas@gmail.comBrasserie la Val HeureuseInterview de Christophe et de Martin – Christophe et Martin, brasseurs au Val d’Ajol« Tout a commencé comme un jeu. Un vosgien et un britannique qui se retrouvent autour de l’envie de faire de la bière dans une cuisine, puis dans un garage. Notre activité a commencé en 2008. Aujourd’hui, notre brasserie fait partie de la route des chalots. C’est une route touristique qui regroupe des activités artisanales. Les chalots sont une particularité locale : des greniers en bois construits sur sept communes. Le concept de cette route, c’est de s’entraider, de faire connaître nos savoir-faire locaux, d’échanger nos expériences. Les Vosges, étaient une région brassicole, jusqu’à l’après-guerre. L’activité renaît actuellement doucement. Si le malt et le houblon sont importants, l’eau l’est aussi. Et les Vosges sont bien placées. La brasserie du Val d’Ajol était d’ailleurs très réputée grâce à la qualité de son eau. Nous avons fait le choix d’un produit de qualité en petits volumes et commercialisé dans les restaurants, boutiques et bistro des Vosges Saônoises. Nous sommes persuadés que le « local » a de l’avenir. Nous sommes fiers de notre entreprise. Ce bonheur, on le partage en recevant le public qui assiste à la fabrication de la bière. Et ça marche. » Brasserie Burval / 03 29 65 18 17 – val-heureuse.comOlivier ToussaintCueilleur d’Arnica à Gerbépal « J’ai un petit troupeau de vaches allaitantes et je fais des plantes médicinales bio en cueillette dont l’Arnica, et aussi en culture pour le calendula et les fruits rouges. C’est l’Arnica qui m’a amené à la certification bio. Nos pratiques agricoles étaient bonnes mais les laboratoires Weleda, avec qui nous travaillons depuis 20 ans, voulaient des produits certifiés. L’Arnica, c’est la plante des coups : contusions, douleurs musculaires… Pour sa cueillette, on est sur le site de 4h à 8h du matin seulement car la plante cueillie le matin est en macération dans la même journée. On la cueille au plus bas du sol en laissant au minimum une tige fleurie tous les 5 m2 et les capitules fanées. Le site du Markstein est la zone de cueillette la plus importante en France. Alors pour sauvegarder ce site exceptionnel, nous avons signé une convention avec les laboratoires, les communes, Vosges Développement et le Parc des Ballons des Vosges. Cette protection de l’Arnica, nous assurera notre activité économique demain. La cueillette est plus qu’un revenu. Elle crée du lien entre nous, agriculteurs qui travaillons seuls la plus part du temps. Notre groupe autour des plantes médicinales sur le massif vosgien est très dynamique. Nous nous retrouvons chaque année depuis 24 ans. » http://bleu-vert-vosges.net /03 29 50 72 25 – fermeduhazard@wanadoo.fr